Au fil de millénaires d’évolution, l’ensemble des animaux a hérité de différents comportements et capacités physiologiques qui leur permettent de faire face à des périodes de rareté, voire d’absence totale de nourriture. Ainsi, dans un souci d’économie d’énergie, certains vont entrer en hibernation comme les ours. Mais des modifications comportementales et métaboliques peuvent également s’observer chez des organismes bien plus primitifs tels que les levures qui, en absence de nourriture, entrent dans une phase stationnaire, c’est-à-dire qu’elles suspendent totalement leur croissance et leur multiplication.
Si l’on s’intéresse de plus près à notre classe, les mammifères, on s’aperçoit que nous possédons deux organes qui sont des éléments-clés de notre capacité à surmonter l’absence de nourriture.
- Il s’agit d’abord du foie dont le rôle est de stocker la majeure partie des réserves de glucides de l’organisme, sous la forme de glycogène.
- Il s’agit ensuite du tissu adipeux qui regroupe l’ensemble des cellules graisseuses dont le rôle est de stocker les réserves de graisses de l’organisme, sous la forme d’une molécule complexe que l’on nomme triglycéride.
Ces glucides et ces lipides sont les deux principales sources d’énergie pour le fonctionnement de nos cellules : on parle de substrats énergétiques. Ainsi, lorsque le besoin s’en fait sentir, le foie et le tissu adipeux vont libérer progressivement une partie de leurs réserves, et c’est grâce à ce phénomène que nous sommes capables d’endurer des périodes plus ou moins longues de privation de nourriture. Mais il est important d’ajouter que, pendant ce temps, nos systèmes nerveux, endocrinien et métabolique s’adaptent aussi pour nous permettre de maintenir, malgré le jeûne, une activité physique et mentale très importante. Cet élément a certainement été déterminant pour la survie de nos ancêtres, leur permettant de poursuivre activement la recherche de nourriture malgré l’affamement.
Dans la littérature scientifique spécialisée, on distingue généralement deux types de jeûne :
- Le premier est appelé jeûne intermittent et consiste en des périodes régulières mais relativement courtes (comprises entre 16 et 48h) au cours desquelles l’apport calorique est nul ou largement diminué par rapport à la normale.
- Au delà de 48h de restriction, on parlera plutôt de jeûne périodique, dont la régularité est évidemment moins importante. Ici, nous nous concentrerons sur les effets du jeûne intermittent, et nous consacrerons un autre article aux effets du jeûne périodique.
Selon les études, on s’aperçoit que le jeûne intermittent peut prendre différentes formes : la privation partielle ou totale de nourriture un jour sur deux, ou la consommation de 500 à 700 kcal deux jours de rang chaque semaine, ou encore la restriction de l’alimentation quotidienne à une période courte de 6 à 8h (conduisant à une période quotidienne de jeûne de 16h).
Lors des phases de privation de nourriture de chacun de ces modèles de jeûne intermittent, les nombreuses transformations métaboliques observées sont très similaires. Nous pouvons ici en dresser une liste non-exhaustive : la diminution de la glycémie et sa stabilisation à taux proche de la limite normale inférieure, la diminution ou l’épuisement des stocks de glycogène, la mobilisation des graisses pour fournir de l’énergie au fonctionnement cellulaire avec notamment la production de molécules appelées corps cétoniques, la réduction du taux de leptine qui est la principale hormone régulant la faim, ou encore l’augmentation du taux d’adinopectine, une hormone qui augmente l’utilisation des graisses et qui présente des propriétés anti-inflammatoires et anti-athérogéniques. Par ailleurs, notons qu’on rapporte généralement une augmentation de l’acuité et de l’éveil mental, alors que beaucoup de gens n’ayant jamais réellement jeûné s’imaginent plutôt se retrouver dans un état de fébrilité mentale avec des pensées confuses.
Il est important de souligner que le jeûne intermittent, bien qu’il limite chaque fois la restriction calorique à une courte période (12 à 48h), induit quasi systématiquement une diminution de l’apport calorique total sur le long terme. En effet, à l’échelle d’une semaine, si on considère un apport calorique équivalent chaque jour, le fait de réduire drastiquement l’alimentation deux jours sur sept conduit mathématiquement à une réduction d’environ 25 % de l’apport calorique total de la semaine. Or on sait depuis une vingtaine d’années déjà que la restriction calorique présente de nombreux effets bénéfiques sur la santé. Autrement dit, lorsqu’on demande à des hommes de réduire sur une longue période la quantité de calories qu’ils ingèrent, ils se portent mieux, et ceci sans qu’ils aient nécessairement recours au jeûne mais uniquement en leur faisant réduire de manière significative la taille de leurs repas. Par conséquent, beaucoup d’études ont essayé de distinguer les effets propres du jeûne intermittent des effets de la seule restriction calorique prolongée en comparant souvent trois groupes d’individus :
- le premier ne modifiant aucunement ses habitudes alimentaires (groupe contrôle) ;
- le deuxième suivant un modèle de jeûne intermittent ;
- et le troisième suivant uniquement une restriction calorique quotidienne équivalente à la restriction induite par le modèle de jeûne intermittent suivi par le deuxième groupe.
Les groupes 2 et 3 ont ainsi un apport calorique équivalent à l’échelle de la semaine, on parle d’alimentation isocalorique. C’est grâce à ce design expérimental que l’on peut suggérer que certains effets du jeûne surpassent les seuls effets de la restriction calorique.
Lire la suite – Jeûne intemittent : quels effets sur notre métabolisme ?
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