Nous le rappelons dans un article spécifiquement dédié à cette question : la quantité et le type de graisses que nous consommons chaque jour restent dans notre imaginaire les grands responsables des maladies cardio-vasculaires. Mais, si les graisses alimentaires ont totalement accaparé l’attention du public, des politiques et de la recherche au cours des 70 dernières années, une autre histoire vaudrait aussi la peine d’être racontée, celle du rôle très certainement joué par les protéines animales.
Avant même que ne soit montré que le cholestérol alimentaire pouvait causer chez l’animal des lésions au niveau des parois des vaisseaux sanguins, conduisant ainsi à une maladie cardio-vasculaire, une étude menée en 1909 avait déjà montré que la consommation de protéines animales augmentait le taux de cholestérol dans le sang. C’est ainsi qu’après quelques années et la publication des résultats d’autres travaux, un article de synthèse publié en 1926 concluait que l’augmentation du cholestérol sanguin était davantage liée à un excès de protéines dans l’alimentation qu’à un excès de cholestérol.
Plus tard, en 1941, des expérimentations menées chez des lapins ont montré que, lorsqu’on utilisait des extraits de soja plutôt que de la caséine (1) comme principale source de protéine alimentaire, un régime qui présentait initialement un pouvoir athérogénique (2) très fort ne provoquait quasiment plus aucune lésion artérielle. D’autres équipes de recherche ont aussi rapporté dans les années 60, puis dans les années 80, des observations similaires :
– la caséine augmentait simultanément le taux de cholestérol sanguin et l’athérosclérose
– la lactalbumine (3) augmentait deux fois plus l’athérosclérose que les protéines de maïs ou de blé
– le remplacement de la caséine par la protéine de soja (et vice-versa) entraînait des modifications biologiques en seulement 24 heures
Notons enfin que la généralisation de ces observations aux autres protéines animales et végétales semble tout à fait raisonnable, car il a été montré, chez des lapins, que les 12 protéines animales testées augmentaient toutes le cholestérol sanguin comparativement aux 11 protéines végétales.
Plusieurs études conduites chez l’Homme semblent bien confirmer ces résultats obtenus sur des animaux de laboratoire. Par exemple, dans une grande étude épidémiologique menée à travers 24 pays, il a été montré que la quantité de cholestérol consommée était fortement corrélée aux maladies cardiaques. Or la quantité de cholestérol contenue dans une alimentation est le reflet direct de la consommation de produits d’origine animale. En effet, rappelons que les aliments d’origine végétale ne contiennent aucun cholestérol puisque cette molécule est produite par le foie et l’intestin des animaux. Dix ans après, en 1972, les mêmes auteurs confirmaient ces résultats en rapportant que le facteur alimentaire le plus fortement corrélé aux maladies coronariennes était bien la quantité de protéines animales consommée, devant la quantité totale de graisses, ou la quantité de graisses animales. Notons aussi que la corrélation entre les problèmes cardiaques et la quantité de protéines végétales consommée était inverse, c’est-à-dire qu’une plus grande consommation de protéines végétales était associée à moins de maladies coronariennes.
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(1) Les caséines sont des protéines que l’on trouve en grande quantité dans les laits des mammifères.
(2) Conduisant à la formation de plaque d’athérome obstruant progressivement les artères.
(3) Une autre protéine du lait de vache
Sources principales : 1–5
1. Campbell, T. C. A plant-based diet and animal protein: questioning dietary fat and considering animal protein as the main cause of heart disease. J. Geriatr. Cardiol. JGC 14, 331–337 (2017).
2. Connor, W. E. & Connor, S. L. The key role of nutritional factors in the prevention of coronary heart disease. Prev. Med. 1, 49–83 (1972).
3. Connor, W. E. Dietary cholestrol and the pathogenesis of atherosclerosis. Geriatrics 16, 407–415 (1961).
4. Esselstyn, C. B., Gendy, G., Doyle, J., Golubic, M. & Roizen, M. F. A way to reverse CAD? J. Fam. Pract. 63, 356–364b (2014).
5. Song, M. et al. Association of Animal and Plant Protein Intake With All-Cause and Cause-Specific Mortality. JAMA Intern. Med. 176, 1453–1463 (2016).
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