Une publication de 2016, dans le prestigieux Journal of American Medical Association, vient apporter une nouvelle preuve d’envergure. Ses auteurs ont ré-analysé les données issues de deux grandes cohortes (Nurses’s Health Study et Health Professionals Follow-up Study), rassemblant ainsi des informations collectées auprès de 131 342 personnes pendant environ 30 ans. Après avoir pris soin de neutraliser l’impact de nombreux facteurs connus pour exercer une influence sur la santé (prise de suppléments vitaminés, tabagisme, surpoids, activité physique, consommation d’alcool, hypertension, index glycémique, consommation de céréales complètes, de fibres, de fruits et légumes) ils ont montré que l’origine des protéines (animale vs. végétale) jouait un rôle sur l’apparition des maladies cardio-vasculaires.
Plus précisément, ils ont observé qu’une consommation importante de protéines animales était associée à une plus grande mortalité par maladies cardio-vasculaires, tandis qu’une consommation élevée de protéines végétales était associée à une plus faible mortalité par maladies cardio-vasculaires, mais aussi à une plus faible mortalité toutes causes de décès confondues. Dans la partie consacrée à la discussion de leurs résultats, les auteurs de l’article nous rappellent que d’autres travaux ont rapporté avant eux que la consommation de protéines d’origine végétale n’augmentait pas le taux d’IGF-1 (voir un autre article à ce sujet) et était associée à une pression artérielle plus faible, une diminution du « mauvais » cholestérol et une amélioration de la sensibilité à l’insuline, autant d’éléments qui suggèrent des bénéfices sur la santé cardio-vasculaire. Des analyses portant sur d’autres cohortes ont également montré que le remplacement des protéines animales par des protéines végétales conduisait à une réduction des risques de développer une maladie cardio-vasculaire ou un diabète de type 2. Enfin, en 2014, un travail de synthèse a démontré qu’une consommation élevée de fruits à coque, qui sont des végétaux particulièrement riches en protéines, était globalement associée à une plus faible mortalité, notamment par maladies cardio-vasculaires.
Lorsque l’on retrace brièvement cette histoire qui nous montre que, à plusieurs reprises, il a été attesté que la consommation de protéines animales était plus fortement associée aux maladies cardio-vasculaires que la consommation de graisses, il se pose nécessairement à nous une question : Un effet de la consommation de protéines animales sur la survenue de maladies cardiaques est-il plausible sur le plan biologique ?
Clairement, aujourd’hui, il n’est pas possible d’apporter les preuves attestant des mécanismes biologiques en action, car cette question n’a pas reçu jusqu’ici l’attention qu’elle aurait dû recevoir de la part de la communauté scientifique. Néanmoins, dans un article publié en 2017, le professeur T. Colin Campbell tente d’avancer quelques hypothèses. Tout d’abord, il estime que la production de dérivés réactifs de l’oxygène ou de l’azote, qui est accrue par une alimentation riche en protéines animales, pourrait à lui seul constituer un facteur suffisant pour expliquer une augmentation des maladies cardiaques par une augmentation de la consommation de protéines animales. En effet les molécules dérivées réactives de l’oxygène ou de l’azote sont connues pour produire d’importantes lésions ou dysfonctions tissulaires et leur implication dans plusieurs maladies cardio-vasculaires a déjà été attestée. Cependant, il avance d’autres pistes sur la base des processus qui ont déjà été étudiés pour expliquer le lien entre consommation de protéines animales et risques de cancer : une augmentation de l’hormone de croissance, une élévation du taux d’œstrogènes circulants, une accélération de la prolifération cellulaire… Ainsi, il ne fait pas de doute qu’il existe une abondance de mécanismes qui pourraient potentiellement expliquer l’initiation ou le développement de l’athérosclérose par les protéines animales.
Mais T. Colin Campbell nous rappelle que les effets directement dus à une augmentation de la consommation d’aliments d’origine animale pourraient s’avérer moins spectaculaires que ceux créés par les modifications globales de l’alimentation que cela engendre indirectement. En effet, une augmentation de la part accordée aux produits animaux dans notre alimentation se fait généralement au détriment des produits d’origine végétale. Or, les végétaux que nous consommons nous fournissent une myriade de molécules cardio-protectrices ou de composés jouant un rôle essentiel pour l’équilibre global de notre métabolisme (comme les acides gras oméga-3 aux propriétés anti-inflammatoires par exemple). C’est pour cette raison qu’il est vain de focaliser éternellement sur la responsabilité d’un seul nutriment dans nos problèmes de santé chroniques, et qu’il vaut mieux considérer l’alimentation dans son ensemble. C’est à cette condition que l’on parvient à dégager de réels enseignements pratiques. L’une des preuves les plus récentes de cela, ce sont les résultats d’une intervention menée pendant 2 à 7 ans auprès de 198 patients tous atteints de maladies cardio-vasculaires. Les participants devaient s’astreindre à suivre rigoureusement une alimentation basée sur des aliments peu transformés et d’origine végétale. De manière spectaculaire, un seul et unique patient parmi les 177 ayant suivi les recommandations alimentaires a connu un accident vasculaire au cours du suivi, tandis que 13 des 28 patients n’ayant pas suivi les recommandations ont été touchés.
Si ce sont les graisses qui ont pendant longtemps retenu notre attention, c’est probablement parce que, depuis leur identification en 1839, les protéines ont été considérées comme le cœur de la vie cellulaire et, par conséquent, comme le nutriment-roi. Et placer la responsabilité de nos problèmes cardio-vasculaires sur les graisses nous permettait d’espérer retirer le mauvais de notre alimentation sans avoir à remettre en cause les bases de celles-ci. C’est ainsi que se sont développés les marchés très lucratifs des produits dits « allégés » ou des viandes dites « maigres », sans sans que soit jamais démontré un quelconque bénéfice de la consommation de ces produits pour notre santé.
Sources principales : 1–5
1. Campbell, T. C. A plant-based diet and animal protein: questioning dietary fat and considering animal protein as the main cause of heart disease. J. Geriatr. Cardiol. JGC 14, 331–337 (2017).
2. Connor, W. E. & Connor, S. L. The key role of nutritional factors in the prevention of coronary heart disease. Prev. Med. 1, 49–83 (1972).
3. Connor, W. E. Dietary cholestrol and the pathogenesis of atherosclerosis. Geriatrics 16, 407–415 (1961).
4. Esselstyn, C. B., Gendy, G., Doyle, J., Golubic, M. & Roizen, M. F. A way to reverse CAD? J. Fam. Pract. 63, 356–364b (2014).
5. Song, M. et al. Association of Animal and Plant Protein Intake With All-Cause and Cause-Specific Mortality. JAMA Intern. Med. 176, 1453–1463 (2016).
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